BASKET - ASTOU NDIAYE, ANCIENNE POINTEUSE DES «LIONNES» : Entraîneur des «Lionnes», pourquoi pas ?
Astou Ndiaye, une des plus grandes joueuses de l'histoire du basketball sénégalais : championne WNBA, championne d'Afrique, championne d'Italie etc. Fille de l’&ancien gouverneur de la région de Kaolack, mais originaire de Fatick, Amadou Latyr Ndiaye ? Astou est, par ailleurs, sœur aîné d’une autre Lionne, Ndèye Diola Ndiaye, championne d’Afrique en 2007 à Dakar. Son itinéraire, de l'As Fonctionnaires de Dakar au banc des coachs de Utah State University, est plus que riche.
Entretien réalisé par Senebasket (For ever !!!).
Entretien réalisé par Senebasket (For ever !!!).
Astou Ndiaye, voulez-vous nous résumer votre carrière sportive ?
Ma carrière sportive a été tout sauf courte, Mach’Allah… Ce n’est pas facile à résumer, mais je vais essayer J’ai commencé à jouer tard, en 1986, quand j’avais 13 ans à l’Asfo, quand une camarade de classe et joueuse de cette même équipe. Fatoumata Fall Aka “Diablesse” m'a dit : «tu es assez grande pour ton âge. Je sais que notre entraîneur, Abass, va t’adorer». Je l’ai suivie à l’entraînement, au play-ground du Lycée John Fitzgerald Kennedy, le lendemain. Le premier jour a été très intéressant et ça n’a pas pris trop longtemps pour que je commence à jouer avec les minimes, cadettes et, ensuite, les seniors. En l’espace de 4 à 5 ans, j’ai été sélectionnée en équipe nationale et j’i eu l’honneur de jouer avec les Marthe Ndiaye, Anne Marie Diokh, Mame Maty Mbengue, Nathalie Sagna, Cogna Diène, Aïssatou Guèye Minia, Feu Adama Diop, Adama Diakhaté, Ndouty Ndoye, Oulimata Ndao et tous les autres, qui ont été exemplaires durant ma première campagne. Des souvenirs extraordinaires ! Et depuis lors, j’ai eu à gagner beaucoup d’autres Championnats d’Afrique des nations (Can) et à participer à des compétitions internationales qui m’ont beaucoup apporte sur le plan de l’expérience.
Votre chance, c'est d'avoir pu décrocher cette bourse aux Usa ?
Non, ma chance, c’est d’avoir eu des parents et des dirigeants à l’Asfo, plus particulièrement le défunt président, Ibrahima Diagne, qui m’ont mis dans la tête que l’école doit être une priorité à ce stade de ma vie et que, sans diplômes, la vie serait un peu plus difficile. Je n’oublierai surtout pas mes autres dirigeants, comme Pa Khoudeur Sylla, Pa Diatta, Tapha Bâ, Ousmane Bâ, Ismaila Ndongo, pour nommer juste quelques-uns qui nous ont soutenues sans rien demander en retour…
La bourse américaine a juste été une récompense divine qui faisait partie de mon destin, car deux ans avant, j’ai eu une offre pour aller jouer en France et de terminer mes classes de Première et de Terminale en Europe. Je remercie le bon Dieu de la bonne décision que ma famille m’a aidé à prendre en ces temps-là, car je me rappelle toujours combien j’ai été excitée quand les dirigeants du club français sont venus chez nous, au Point E. Je suis ravie d’avoir opté pour l’expérience universitaire américaine, pas de regret.
Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes Sénégalais qui rêvent d'aller un jour étudier et pratiquer le basket aux Usa ?
Chers frères et sœurs, il faut finir le lycée, car sport et études vont de paire… Si un jeune pense qu’il ou elle a ce qu’il faut pour continuer une carrière universitaire aux Etats-Unis, il faut que les entraîneurs aient la possibilité de le voir, s’ils ne viennent pas en Afrique. Il faut faire de telle sorte d’avoir en CD ses propres matchs qui sont de bon niveau et les garder (Ceci doit être un match récent dans lequel le joueur a eu un bon rendement et que ses capacités soient très visibles).
La plus petite bourse américaine qu’un élevé qui veut faire du sport-études peut s’octroyer a une valeur d’environ 4 millions de francs Cfa (ce chiffre est minimum) et, encore une fois, pour qu’un entraîneur se décide de prendre un joueur ou une joueuse d’origine africaine ou européenne, c’est une grande décision pour eux, car cela leur coûte deux fois plus qu’un joueur américain. L’étranger qui vient intégrer l’université avec tous les ajustements sociaux, culturels, économiques, linguistiques, (…) doit être un peu plus prêt que ce qu’on voie dans beaucoup de cas. Car ce qui ce passe, c’est que la plupart des joueuses et joueurs perdent une à deux années de leur 4 ans de compétition avant de s’adapter. Ce qui n’est pas toujours bénéfique pour l’école.
Les Africains sont de plus en plus nombreux à venir jouer aux Etats-Unis. Par contre, ils ont plus de difficulté à rentrer en Afrique pour jouer avec les équipes nationales…
La seule explication que j’ai à ce propos est que les compétitions africaines “tombent” toujours à des moments pas favorables pour un étudiant, ici aux Etats Unis. Les pays africains qui participent, les organisateurs et la Fiba-Afrique doivent prendre cela en considération. L’école commence habituellement en août pour finir en mai. Il y a des vacances très brèves au mois de décembre et ce scenario est à-peu-près le même pour les professionnelles qui doivent également être dans leurs équipes à la fin de l’été. Donc, si tous les expatries n’arrivent pas à se libérer, cela ne fait qu’affaiblir le niveau des compétitions africaines. J’ai été étudiante durant ma carrière, mais cela fait des années que cela se passe comme ça et rien n’est fait à ce propos. Est-ce que les Européens et les Américains ont ce problème? Non, leurs compétitions “tombent”, la plupart du temps, durant des vacances scolaires, à la fin ou au début des saisons sportives. Cela demande de l’organisation, de la compréhension et de l’entente entre les instances dirigeantes et les athlètes.
Vous êtes dans les préparatifs pour votre prochain camp de basket, pourquoi avoir choisi Kaolack ?
C’est une zone qui est trop desservie et je suis originaire du Sine-Saloum entre mon père et ma mère.
Astou Ndiaye, un jour entraîneur des «Lionnes» ?
Qui sait ? Peut-être un jour... Quand on est mère et qu’on a de jeunes enfants, les choses sont un peu différentes. Mais faire partie du coaching staff des Lionnes, cela peut être une expérience très intéressante et enrichissante pour les joueuses et pour moi aussi. Pourquoi pas?
Rewmi.com (Jeudi 13 Mai 2010)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire