jeudi 16 juin 2011

 
 La nature humaine a quelque chose de particulier,a savoir que tout passe, tout s'oublie,le temps comme on dit fait son oeuvre. Mais permettez moi d'aller à l'encontre de cette idée recue, de cette résignation,car il est une chose, une institution dirais-je qui ne doit pas disparaitre, c'est l'ASFO ou ASCFO, association sportive et culturelle des fonctionnaires. Plus que toute autre institution ou club, l'ASFO avait en l'espace d'une décennie aprés son baptême, su se faire une place de choix dans le basket ball sénégalais pour ne pas dire le sport de notre pays en général. Porté par des dirigeants exceptionnels de compétence, de dévouement, de générosité; par des encadreurs de renom et des joueurs talentueux, l'ASFO eéait devenue le CLUB du basket sénégalais trustant tout sur son passage. Ils ont eu pour nom  feu Ibrahima Diagne, feu Ismaila, Ousmane Ba, Alioune Badara, etc (comme dirigeants chevronnés); feu Mbaba Guisse, feu Mbaye Gueye, feu Ousmane Sarr, Alioune Diop Lune, Chico, Abasse, Take, Doki, Jabar, etc (comme entraineurs), et des joueurs et joueuses MONUMENTAUX comme Bengaly Kaba, Ndongo Guèye, Moussa Bathily, Moustapha Gaye, Etienne Preira, Kadia Diarisso, Fatou Kiné Ndiaye, Marthe Ndiaye, Khady Diop, Adama Diakhate, Ndèye Mbodji, Yaya Dia, Marième Lo, Ndèye Fatou Cissé, Aly Ngoné Niang, Moulaye Diakhaté, etc. Cette derniere liste (joueurs) suffit à elle seule à montrer la place de l'ASFO dans l'histoire du basket sénégalais; mais l'ASFO n'était pas seulement un club de basket, mais c'était aussi et surtout une école de la vie, ou les études, la solidarité, l'entraide étaient aussi importantes que les paniers, fussent-ils de deux ou trois points. Combien d'hommes et de femmes doivent-ils leur reussite professionnelle et familiale à ce creuset? Enormement! Alors voir ce club qui a tant fait pour le Sénégal disparaitre comme une fleur a l'automne n'est ni souhaitable ni possible. Il est des moments ou il faut se faire violence et réagir car ne rien faire, ne rien dire, est assimilable à une non assistance à personne en danger......, club en danger! Alors anciens, anciennes, supporters, sympathisants, amoureux du basket, retroussons nous les manches et faisons revivre ce monument du basket et du sport sénégalais. La magie des nouvelles technologies de l'information et de la communication c'est qu'elle abolit les distances et surtout c'est l'immédiate de l'emotion. Mais il ne s'agit pas ici de s'emouvoir mais d'agir pour que le rêve devienne réalité et que le ballon recommence à rouler au lycée Kennedy et Blaise Diagne; la contribution attendue de chacun sur ce forum est d'échanger dans un premier temps des idées et tout de suite aprés de passer aux actes, pour que notre émotion ne soit pas vaine. Ibou Diagne,"PRESI" ne mérite pas ça pour sa memoire, on se doit de reussir ce pari. Et comme disait feu Mababa Guissé " PAS DE THIEUFEUR THIEUFEUR LOU LEER REK!" Alors  à vous tous je dis "EN AVANT POUR L'ASFO"!
 
Source: Daouda Diop (ex-Asfo 83-90) á travers son facebook

Disparition de Ibou Diagne, ancien président de la FSBB: une personnalité du sport africain s'en est allée


Disparition de Ibou Diagne, ancien président de la FSBB: une personnalité du sport africain s'en est allée
Avec la disparition, ce vendredi en France, de Ibrahima Diagne à la suite d'une longue maladie, c'est une personnalité de fortes convictions au service du sport qui nous a quitté. Le sport en général, le basket africain et sénégalais en particulier lui doivent tant. La compétence, la passion, l'obsession de la formation et le courage ont marqué la vie d'un militant de la première heure, respecté et écouté partout où il est passé.
L'ancien membre du Comité exécutif, président de la commission féminine (1989 - 1997) et juridique (1997 - 2001) de la FIBA-Afrique et ancien président de la fédération sénégalaise de basket (1994 - 2001) et ancien vice-président (1982-1994), et président de l'Asfo aura consacré pas moins 35 ans de sa vie au service de sa passion, le sport et le basket. Au point que certains oublient l'administrateur civil (formé à l'Enam), le grand commis de l'Etat, le haut fonctionnaire (ancien directeur du Commerce extérieur, du contrôle économique, de la Caisse de péréquation et du CICES) qu'il a été.
Source: Le Soleil, Mamadou Diouf, 27 Juin 2005

LE RETOUR DE L´ASFO UNE PRIORITÉ DES ANCIENS JOUEURS DU CLUB

LE RETOUR DE L´ASFO UNE PRIORITÉ DES ANCIENS JOUEURS DU CLUB
Après plusieurs mois de réflexion et de rencontres virtuelles entre les anciens joueurs, le projet de la RENAISSANCE de L´ASSOCIATION SPORTIVE ET CULTURELLE DES FONCTIONNAIRES (ASFO), l´un des clubs les plus titrés du Sénégal, a été défini avec l’appui de quelques autres ex-sociétaires. Pour le moment, une équipe composée de quatre personnes vivant à l´extérieur en l´occurrence les anciens sociétaires du club comme DAOUDA DIOP au RD Congo (83-90); DETOUBAB NDIAYE au Brésil (92-94); FATOU KINÉ NDIAYE au Gabon (77-83), OMAR NGALA FALL en Espagne (83-93) est née et propose  un «espace de rencontre» ouvert à tous les anciens joueurs, dirigeants et sympathisants de l´Association Sportive et Culturelle des Fonctionnaires (ASCFO ou ASFO) pour sa RENAISSANCE.
L´ASFO, l´une des équipes les plus anciennes de l´élite a disparu du cercle du basketball sénégalais. Fondée en 1974, elle a tout gagné dans le basketball sénégalais dans toutes les catégories confondues surtout au niveau des dames. Aprés la mort de son président (Ibou Diagne) qui était aussi le patron du basketball national, le club charismatique des fonctionnaires qui a formé et livré des Rois et Reines sans compter les divers internationaux fournis à l´équipe nationale, a sombré dans des difficultés financières avant de disparaitre définitivement de la scène nationale. Une situation qui incommode tous les amateurs de la balle orange surtout les anciens joueurs du club et de ces «temples» comme le lycée Kennedy, le lycée Blaise Diagne et le camp Abdou Diassé. Le décès de l’ancien président, Ibrahima Diagne (Ibou), a un peu plongé l’ASFO dans cette situation. A sa disparution, l´équipe n´a pas su ou pu le remplacer.
Notre objectif premier est d´accueillir, d´écouter, de tisser des liens de solidarité, d´échanger des savoir-faire et surtout de chercher ensemble des solutions pour faire revenir l´ASFO à la place qui est la sienne et qu’elle n’aurait jamais du quitter . Les situations d’urgences seront gérées en partenariat et en collectivité. Le club est un PATRIMOINE NATIONAL car on ne peut pas parler du basket sénégalais sans citer cette équipe dont la base affective se trouve toujours entre les quartiers de Fass, Colobane, Zone A et B, Amitié, Grand Dakar, Liberté, etc.
Nous lançons un appel dés maintenant à tous les anciens joueurs éparpillés dans le monde, aux ex-dirigeants et sympathisants pour retrousser leurs manches afin de repeindre les murs et rendre la maison FONCTIONNAIRE plus accueillante et attrayante. A présent, l’équipe que je viens d´intégrer avec DAOUDA DIOP, FATOU KINÉ NDIAYE et NGALA  se trouve très soudée, pleine d’enthousiasme et de dynamisme pour mener à bien ce projet pour la RENAISSANCE DE L´ASFO dans le jardin du basket sénégalais.
Du lycée Kennedy à Blaise Diagne en passant par le Camp Abdou Diassé, le temps des ABDOURAKHMANE GAYE, AITA YOUM, BENGALY KABA, BOY DIENG, EDOUARD PEREIRA, FATIM DIOP, FATOU KINÉ NDIAYE, ISSAKHA GAYE, KADIA DIARISSO, MARTHE NDIAYE, MATY LOPY, MEISSA NDIAYE, MOUSSA BATHILY, MOUSTAPHA GAYE, NAFISSATOU DIAGNE, NDÈYE LO, NGONÉ GAYE, PAPE SAMBA BA, PAPE BARRY, SÉKOU DIANÉ, NDOFENE SÉNE, SOULEYMANE WANE, TIDIANE GAYE (dans les années 70-80), ADAMA DIAKHATÉ, ALIOUNE DIATTA, ALY NGONÉ NIANG, ASTOU NDIAYE, AWA BADJI, DETOUBAB NDIAYE, IBRAHIMA GAYE, KHADY DIOP, KHARY GAYE DIOUF, MARIAMA (YAMA) LO, MASSAER NGING, MOULAY DIAKHATÉ, NDÈYE FATOU CISSÉ, NDÈYE MBODJI, OUMAR NGALLA FALL, PAPE SOW, RAMA DIAKHATÉ, SILMA KALALOBE, SAMAKÉ, SOULEYMANE JULES DIA dit YAYA (dans les années 80-90), AYA TRAORÉ, FATIME NDIAYE, KHADY YACINE NGOM, NDÈYE (DIOLA) NDIAYE est depuis fort longtemps révolu, mais le club des fonctionnaire doit renaître de ces cendres et faire revivre les bons moments du passé à nos supporters, sympathisants, amateurs du basket mais surtout rendre un grand HOMMAGE à nos disparus et infatigables comme IBRAHIMA dit IBOU DIAGNE, KADER DIALLO, ISMAILA NDONGO, MABABA GUISSÉ, MBAYE GUÈYE ET TAPHA BA.
PATRIMOINE DE L´ASFO
Le patrimoine de l´ASFO est immense tout comme ses anciens internationaux, anciens joueurs, ex-dirigeants et sympathisants. Nous ne pouvons pas parler de richesse du club sans citer les diverses compétitions remportées comme le championnat national, la coupe du Sénégal, la coupe Madame Elisabeth Diouf, la Coupe Saint-Michel, la Coupe Régionale (actuelle Arc en Ciel), les Grands Chelems, le Doublé (Coupe/Championnat), la Coupe Sénégambie, le Tournoi de l´Amitié et le Vice-Championnat d´Afrique des clubs dames en 1991 à Maputo au Mozambique.
Comme nous le  voyons, l´Asfo regorge d’un patrimoine intéressant et notre devoir aujourd´hui c´est de faire revenir ce club phare et aimé par tout le monde, dans le paysage du basket senegalais.
EN AVANT ET VIVE L’ASFO

ANCIENNES GLOIRES: Entretien avec Fatou Kiné NDIAYE

ANCIENNES GLOIRES: Entretien avec Fatou Kiné NDIAYE
Fatou Kiné Ndiaye, une des grandes basketteuses sénégalaises des années 80 avec les Kadia Diarisso, Aminata Diagne Poulain, Ndèye Loum Diop, Ndèye Astou Sarr qui ont eu a gagner entre autre la coupe d'Afrique des nations à Dakar en 1981. En cette même année, elle a été élue meilleure joueuse du continent.
Comment vous avez débuté le basket et pourquoi avez-vous choisi ce sport ?
Fatou Kiné Ndiaye: j’ai commencé le basket en 1977 à l´ASFO de Dakar avant j’en faisais au lycée mais ce sport ne me disait rien je préférait le Hand ball. Car j’habitais le Point E et mes amis faisaient le Hand au DUC. C’est Feu Kader Diallo qui m’a emmené au basket on est parent par alliance et il a convaincu mon père que je devais faire du basket à cause de mon physique (taille) voila comment je suis arrivée au basket.
Est-ce que vos parents vous ont aidé à pratiquer ce sport?
FKND: Oui beaucoup comme j’ai dit tantôt Kader est passé par mon père pour me convaincre. Papa était militaire de carrière donc un grand sportif. Ma mère a compris très vite que c’était bon pour moi.
Comment avez-vous fait pour allier sport et études?
FKND: Les études sont primordiales. Bonaventure notre entraîneur de l’époque avait crée une section études sports au collège St Michel et pratiquement toutes les Lionnes y étaient pensionnaires et on faisait tout pour allier les études au sport. D’ailleurs je dis toujours que pour être un bon joueur il faut avoir un bon niveau intellectuel car le basket est un sport ou il faut bien réfléchir.
Quels sont les personnes qui vous ont soutenu?
FKND: En effet beaucoup de personnes m’ont soutenues notamment au départ  Feu Kader Diallo mon premier Entraîneur et mon Père qui m’a beaucoup encouragé mais ensuite je peux dire tous mes entraîneurs, mes dirigeants, la Famille, les amis mais aussi surtout mes coéquipières.
Avez-vous eu des handicaps physiques et moraux qui t’ont empéché de pratiquer?
FKND: Handicaps physiques oui car avec une longue carrière on rencontre de temps en temps des pépins sur le plan physique. Mais j’ai eu la chance d’avoir un bon suivi médical en France et j’ai pu très vite retrouvé le chemin du terrain. Maintenant des handicaps moraux, je ne pense pas car ce qui était une passion au départ était devenu mon métier et en tant que PRO je devais être moralement très forte.
Des milliers de jeunes joueuses veulent devenir comme toi, quels sont les conseils que vous leurs donnez?
FKND : Premier conseil ne jamais lâcher les études au détriment du sport. Car les chances d’être professionnel sont limitées. Par contre avec ses diplômes ont a un avenir assurer. Ensuite il faut beaucoup travailler à l’entraînement et surtout écouter les conseils du Coach. Faire un travail personnel pour se perfectionner. Etre à la disposition de son équipe en aillant un bon esprit.
Parles moi de vos sélections nationales du Sénégal, vos participations aux différentes campagnes, votre titre de meilleure joueuse du continent?
FKND: Ma première sélection en équipe Nationale du Sénégal c’était en 1979 au tournoi de la zone 2 en Guinée Conakry. L’équipe était en plein renouvellement et nous devions prendre la relève des Rokhraya Pouye, Mame Penda Diouf, Kankou Coulibaly, etc…. Pour nous donner de l’expérience Bona nous as emmené au championnat du monde à Séoul la même année. Je suis de la Génération des Coumba Dickel Diawara et sa sœur Mama, Kadia Diarisso, Poulain Diagne, Ndèye Loum Diop, Ndèye Astou Sarr, etc. J’ai participé qu’a une seule coupe d´afrique en 1981 au Sénégal. Nous l’avions remporté face au Zaire de Longanza de sept longueurs. Je me suis fais remarquée et j’ai été élue meilleure joueuse du continent.
Parlez nous de la première fois que vous avez débarqué en France.
FKND: En France, on y allait souvent avec l’équipe nationale. Il y avait une bonne coopération entre nos deux pays et la France nous aidait beaucoup pour des stages de préparation. Donc je connaissais un peu. Quand j’ai décidé de rester après des vacances en 1982, j’ai eu des difficultés car je n’avais pas avertie la Fédération et même mes parents car je savais que si je l’avais fais, ils ne m’auraient pas laissé partir. Et comme j’avais atteint le top au Sénégal, je voulais aller frotter le haut niveau. J’avais de la famille en France, mes deux sœurs et mon frère vivaient là bas et donc j’étais bien encadré. J’ai commencé à chercher un club et j’ai vite trouvé le Racing Club de France à Paris. Mon père étant un ancien militaire français, j’ai fais mes papiers et donc j’ai pu jouer la saison d’après.
Quels sont les meilleurs moments de votre carrière?
FKND: C’est une question au quel il est difficile de répondre tellement que ma carrière est longue et riche. Néanmoins je suis marquée par l’ASFO ou j’ai débuté et j’avais tout gagné. Les trois premières éditions de la coupe Madame Elisabeth Diouf, le championnat, les duels avec la grande équipe de Bopp. Après l’ASFO, c’est l’équipe nationale avec Bonaventure Carvalho, un grand monsieur du Basket et des Lionnes du Sénégal. Je n’oublie non plus Mbaye Guèye son adjoint. On travaillait beaucoup, nous n’avions pas de korité ni de 31 décembre même au lendemain de la Tabaski, on s’entraînait. Mon titre continental aussi m’a marqué car cette année là il y avait une grande polémique sur la reine du basket ou j’étais en ballottage avec Marième Ba de l’Ascc Bopp, mais les gens ont estimé que j’étais jeune et que j’avais le temps. Ils l´ont donné à Mariéme Ba. C’est quelque temps après, qu’on m’a nommé meilleure joueuse du continent et c’était une grande consolation et une grande fierté pour moi.
En France j’ai aussi des très bons souvenirs car il a fallu que je m’impose partout ou je suis passée. Le Racing, Villeurbanne, Clermont, Valenciennes pour chaque club, j’ai de bons souvenirs des titres, et des coupes gagnés même si c’était dur parfois, car, ma famille me manquait beaucoup et le travail était rude mais aujourd’hui je ne retiens que les bons moments. Mon titre de championne de France avec Valenciennes en 1994, l’équipe de France, mes 100 sélections et surtout les Jeux de la Francophonie au Maroc en 1989 avec la finale face au Sénégal. Une drôle de sensation de me retrouver face à mon ancienne équipe. Laye Diaw avait beaucoup parlé de moi et quand je suis venue en vacances après les jeux, le public sénégalais m’a beaucoup chambré. Des moments comme cela, sont inoubliables et d’ailleurs j’en ai un projet de faire mon jubilé et d’inviter tous ceux qui ont marqué ma carrière.
Quel est votre projet pour les jeunes du Sénégal ?
FKND: La jeunesse m’a toujours intéressée c’est pourquoi à la fin de ma carrière, j’ai passé les diplômes pour devenir entraîneur afin de mettre mon expérience à la disposition des jeunes. Dés mon retour en 1995, j’ai fondé la première école de basket le Kiné Basket School qui prend les enfants dés l’âge de 6 ans. L’objectif c’est de leur donner très tôt les fondamentaux du basket. J’aimerai également dans un avenir proche ouvrir une section études sport pour les filles, ce qui me permettra de travailler sur des programmes proches, ouvrir une section études sport pour les filles, ce qui me permettra de travailler sur des programmes bien définis à long terme. Ainsi ce programme sera bénéfique à la relève de notre basket.
Sources: Amadou Lamine Ndiaye, dimanche 4 février 2007 (Senebasket.com)

BASKET - ASTOU NDIAYE, ANCIENNE POINTEUSE DES «LIONNES» : Entraîneur des «Lionnes», pourquoi pas ?

BASKET - ASTOU NDIAYE, ANCIENNE POINTEUSE DES «LIONNES» : Entraîneur des «Lionnes», pourquoi pas ?
Astou Ndiaye, une des plus grandes joueuses de l'histoire du basketball sénégalais : championne WNBA, championne d'Afrique, championne d'Italie etc. Fille de l’&ancien gouverneur de la région de Kaolack, mais originaire de Fatick, Amadou Latyr Ndiaye ? Astou est, par ailleurs, sœur aîné d’une autre Lionne, Ndèye Diola Ndiaye, championne d’Afrique en 2007 à Dakar. Son itinéraire, de l'As Fonctionnaires de Dakar au banc des coachs de Utah State University, est plus que riche.
Entretien réalisé par Senebasket (For ever !!!).
Astou Ndiaye, voulez-vous nous résumer votre carrière sportive ?
Ma carrière sportive a été tout sauf courte, Mach’Allah… Ce n’est pas facile à résumer, mais je vais essayer J’ai commencé à jouer tard, en 1986, quand j’avais 13 ans à l’Asfo, quand une camarade de classe et joueuse de cette même équipe. Fatoumata Fall Aka “Diablesse” m'a dit : «tu es assez grande pour ton âge. Je sais que notre entraîneur, Abass, va t’adorer». Je l’ai suivie à l’entraînement, au play-ground du Lycée John Fitzgerald Kennedy, le lendemain. Le premier jour a été très intéressant et ça n’a pas pris trop longtemps pour que je commence à jouer avec les minimes, cadettes et, ensuite, les seniors. En l’espace de 4 à 5 ans, j’ai été sélectionnée en équipe nationale et j’i eu l’honneur de jouer avec les Marthe Ndiaye, Anne Marie Diokh, Mame Maty Mbengue, Nathalie Sagna, Cogna Diène, Aïssatou Guèye Minia, Feu Adama Diop, Adama Diakhaté, Ndouty Ndoye, Oulimata Ndao et tous les autres, qui ont été exemplaires durant ma première campagne. Des souvenirs extraordinaires ! Et depuis lors, j’ai eu à gagner beaucoup d’autres Championnats d’Afrique des nations (Can) et à participer à des compétitions internationales qui m’ont beaucoup apporte sur le plan de l’expérience.
Votre chance, c'est d'avoir pu décrocher cette bourse aux Usa ?
Non, ma chance, c’est d’avoir eu des parents et des dirigeants à l’Asfo, plus particulièrement le défunt président, Ibrahima Diagne, qui m’ont mis dans la tête que l’école doit être une priorité à ce stade de ma vie et que, sans diplômes, la vie serait un peu plus difficile. Je n’oublierai surtout pas mes autres dirigeants, comme Pa Khoudeur Sylla, Pa Diatta, Tapha Bâ, Ousmane Bâ, Ismaila Ndongo, pour nommer juste quelques-uns qui nous ont soutenues sans rien demander en retour…
La bourse américaine a juste été une récompense divine qui faisait partie de mon destin, car deux ans avant, j’ai eu une offre pour aller jouer en France et de terminer mes classes de Première et de Terminale en Europe. Je remercie le bon Dieu de la bonne décision que ma famille m’a aidé à prendre en ces temps-là, car je me rappelle toujours combien j’ai été excitée quand les dirigeants du club français sont venus chez nous, au Point E. Je suis ravie d’avoir opté pour l’expérience universitaire américaine, pas de regret.
Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes Sénégalais qui rêvent d'aller un jour étudier et pratiquer le basket aux Usa ?
Chers frères et sœurs, il faut finir le lycée, car sport et études vont de paire… Si un jeune pense qu’il ou elle a ce qu’il faut pour continuer une carrière universitaire aux Etats-Unis, il faut que les entraîneurs aient la possibilité de le voir, s’ils ne viennent pas en Afrique. Il faut faire de telle sorte d’avoir en CD ses propres matchs qui sont de bon niveau et les garder (Ceci doit être un match récent dans lequel le joueur a eu un bon rendement et que ses capacités soient très visibles).
La plus petite bourse américaine qu’un élevé qui veut faire du sport-études peut s’octroyer a une valeur d’environ 4 millions de francs Cfa (ce chiffre est minimum) et, encore une fois, pour qu’un entraîneur se décide de prendre un joueur ou une joueuse d’origine africaine ou européenne, c’est une grande décision pour eux, car cela leur coûte deux fois plus qu’un joueur américain. L’étranger qui vient intégrer l’université avec tous les ajustements sociaux, culturels, économiques, linguistiques, (…) doit être un peu plus prêt que ce qu’on voie dans beaucoup de cas. Car ce qui ce passe, c’est que la plupart des joueuses et joueurs perdent une à deux années de leur 4 ans de compétition avant de s’adapter. Ce qui n’est pas toujours bénéfique pour l’école.
Les Africains sont de plus en plus nombreux à venir jouer aux Etats-Unis. Par contre, ils ont plus de difficulté à rentrer en Afrique pour jouer avec les équipes nationales…
La seule explication que j’ai à ce propos est que les compétitions africaines “tombent” toujours à des moments pas favorables pour un étudiant, ici aux Etats Unis. Les pays africains qui participent, les organisateurs et la Fiba-Afrique doivent prendre cela en considération. L’école commence habituellement en août pour finir en mai. Il y a des vacances très brèves au mois de décembre et ce scenario est à-peu-près le même pour les professionnelles qui doivent également être dans leurs équipes à la fin de l’été. Donc, si tous les expatries n’arrivent pas à se libérer, cela ne fait qu’affaiblir le niveau des compétitions africaines. J’ai été étudiante durant ma carrière, mais cela fait des années que cela se passe comme ça et rien n’est fait à ce propos. Est-ce que les Européens et les Américains ont ce problème? Non, leurs compétitions “tombent”, la plupart du temps, durant des vacances scolaires, à la fin ou au début des saisons sportives. Cela demande de l’organisation, de la compréhension et de l’entente entre les instances dirigeantes et les athlètes.
Vous êtes dans les préparatifs pour votre prochain camp de basket, pourquoi avoir choisi Kaolack ?
C’est une zone qui est trop desservie et je suis originaire du Sine-Saloum entre mon père et ma mère.
Astou Ndiaye, un jour entraîneur des «Lionnes» ?
Qui sait ? Peut-être un jour... Quand on est mère et qu’on a de jeunes enfants, les choses sont un peu différentes. Mais faire partie du coaching staff des Lionnes, cela peut être une expérience très intéressante et enrichissante pour les joueuses et pour moi aussi. Pourquoi pas?

Rewmi.com (Jeudi 13 Mai 2010)

ABBAS BASSE, INITIATEUR ET ANIMATEUR DE BASKET: L’obsession de la formation

ABBAS BASSE, INITIATEUR ET ANIMATEUR DE BASKET: L’obsession de la formation

Cela fait trente-deux ans qu’Abass Bass apporte un bonus incontestable au basket sénégalais en fornant les jeunes. Dans l’ombre, il se bat pour que le grain ne meurt.

Dans l’univers de la sphère orange au Sénégal, son prénom «Abbas » est synonyme de formateur de jeunes basketteurs. Il appartient comme Ass Diack,Gaucher Paye, Eliot Moustapha Khouma et autre Assane Kara au football à cette caste de soldats du sport, ces entraîneurs qui, depuis des décennies, réussissent à faire lever la bonne graine. Contre vents et marées, qu’il vente ou qu’il pleuve Abbas Basse, cet initiateur animateur, car c’est de lui qu’il s’agit, est toujours là à s’époumoner pour initier les adolescents au basket. De l’Asfo à Bopp en passant par la Ja ce soutier de 55 ans a laissé son empreinte en inculquant la science de la balle au panier aux gamins et aux gamines. Cela fait trente-deux ans qu’il apporte un bonus incontestable au basket sénégalais. Dans l’ombre, il se bat pour que le grain ne meurt.Infatigable.

Centre Amadou Malick Gaye de Bopp. Lundi 8 septembre 2008.10h32. «Papa (c’est comme çà qu’il appelle ses jeunes protégés,les apprentis basketteurs), fais le tour de la bouteille, car c’est là que tu vas trouver ton équilibre technique. » Abbas Basse, 55 ans, a passé au moins 32 ans de sa vie sur les parquets pour former les adolescents sénégalais à la pratique du basket. Un véritable bosseur qui, selon le Secrétaire général du club boppois, Pape Diouf, «consacre quotidiennement pas moins de 10 heures aux apprentis basketteurs. Il est là tous les jours de 9h à 20 ». On comprend pourquoi de l’Asfo, où il a passé plus d’une vingtaine d’années « c’est feu Kader Diallo,l’un des meilleurs formateurs d’Afrique, qui était venu me chercher » à Bopp en passant par la Ja, il n’y a presque pas un grand club de basket dakarois qui n’a pas cherché à s’attacher ses services. Avec «seulement » comme sésame un diplôme d’initiateur animateur,Abbas a contribué à la formation de nombreux basketteurs sénégalais. Parmi ses meilleurs élèves, on peut noter les « Lions» Etienne Preira, Mactar Ndiaye, Aly Ngoné Niang et les «Lionnes» Fatou Kiné Ndiaye, Kadia Diarisso, Maty Lopy, les sœurs Diakhaté (Adama et Rama) et Ndiaye (Astou,Ndèye), Coumba Sarr, Aya Traoré Fatoumata Diango». Pourtant rien ne semblait prédestiner cet homme à faire cette carrière. Il n’a jamais joué au basket. «J’étais athlète. Je pratiquais le 800 m, le saut en longueur et le triple saut au Diaraf en 1974 et 1975 », révèle-t-il. Cette volonté et ce choix de vie lui ont été dictés par «cette admiration» qu’il avait déjà dans son Ziguinchor natal «pour les professeurs qui, bien habillés, enseignaient l’éducation physique. Je voulais les imiter.»

Un fan des Harlem globe-trotters

 Le passage à Dakar des Harlem globe-trotters,les basketteurs les plus célèbres et spectaculaires du monde des années 1950 aux années 1970, a été une autre révélation pour Abbas. «Ils m’ont marqué avec leur technique individuelle, leur maîtrise des fondamentaux, ils jouaient en se faisant plaisir». Pour cet employé dans un hôtel des Almadies, l’idée, le projet de créer un centre mini basket par ses propres moyens au quartier Sacré-cœur était né en 1976. «Je faisais du porte-à-porte. Parmi les premiers pensionnaires, il y avait Etienne Preira Al Ghor, Pape Samba», se souvient-il. Peut-être c’est parce que «le basket, c’est de l’athlétisme joué», comme dirait l’ancien coach des «Lionnes» du basket, Bonaventure Carvalho, qu’Abbas Basse, ancien athlète, y a réussi dans la formation. Si ce n’est son approche psychologique des enfants basketteurs qui est opérante. Car, pour lui, pour faire adherer l’enfant débutant à la réalité du basketball, il faut en parler avec un langage particulier, sans heurter. «Ne pas se presser. Quand on enseigne, il ne faut pas crier sur les enfants», précise-t-il. Abbas a sans nul doute compris très tôt qu’à cet âge-là « l’adolescent est malléable, il est en devenir, il a le désir d’apprendre ; pour lui, jouer est primordial», ajoute-t-il. Dans la formation, on peut acquérir le physique par le ballon, « moi je préfère ne pas faire trop courir les enfants ». Pour Abbas, « les étapes de l’apprentissage doivent se succéder, s’enchaîner les unes aux autres. Dans les clubs, il faudrait que le même entraîneur puisse conduire les joueurs de minimes à la catégorie juniors ». Selon lui, la pratique du basket en particulier du sport en général nécessite une très bonne condition physique. «Le physique, c’est l’eau pour le sportif». Faisant référence à l’actualité récente avec le match perdu par le Sénégal face à l’Algérie en éliminatoires combinées Can et Mondial 2010 de football, il déclare que «notre équipe était fatiguée». La maladresse des Sénégalais sur les tirs est due, selon lui, au manque de travail sur un des fondamentaux du basket. «Pour apprendre le tir, le lancer-franc, il faudrait, note-t-il, que le joueur fasse des exercices sous la raquette en tirant avec une seule main et en étant en génuflexion». Celui qui a fréquenté des grands coaches comme feus Kader Diallo et Ousmane Sarr,  Alioune Diop, Busnel Diagne, Claude Constantino,  Mbaye Konaté, Bonaventure Carvalho, Mbaye Guèye, Ousseynou Ndiaga Diop, Oumar Diop «Willy» et consorts, décrète que: «le basket sénégalais n’est pas mort, c’est qu’il manque de formateurs. Aujourd’hui,les entraîneurs préfèrent entraîner les seniors, car les formateurs sont moins rémunérés».

Reconnaissance des anciens élèves

A l’heure de l’amateurisme marron au Sénégal, celui qui «n’était pas payé à l’Asfo» où l’ancien president feu Ibou Diagne «m’a beaucoup aidé, il m’avait trouvé du travail au Cices», continue son «bénévolat», car «avec la location, la nourriture de ma famille, le transport, ce que je gagne ne me permet pas de vivre, mais Dieu m’aide». Il y aussi l’appui de ses anciens élèves, entre autre, Adama Diakhaté, Ndèye et Astou Ndiaye, Aya Traoré qui lui offrent des cadeaux et de l’argent. «Je profite de l’occasion pour les remercier ainsi que leurs familles», dit-il avant d’ajouter: «quand je vois un de mes élèves en équipe nationale, je me dis que j’ai contribué à la formation de joueurs pour la nation». Ce sentiment de faire œuvre utile le pousse à rester. A persévérer. Même «si le poids de l’âge (55ans) commence à se faire sentir».«Pourquoi je ne me fatigue pas? J’aime les enfants. Tant qu’il ne me restera un souffle de vie, je les initierais au basket », lance Abbas. Ses collaborateurs comme le Secrétaire général, Pape Diouf et le coach des seniors garçons de Bopp, Ousmane Diallo «Oussou Bondé», ne tarissent pas d’éloges à son endroit. «Abbas a beaucoup fait pour le basket sénégalais; il a toujours travaillé à la base.Il a envie de travailler avec les enfants, ce qui n’est pas donné à n’importe qui. Toute sa vie c’est le basket, il n’a pas de vie de famille. Je l’appelle «Papa poule», car il couve les enfants, leur rend visite, nous signale les cas sociaux pour qu’on les aide», soulignent-il en chœur. Pour eux, «il mérite d’être soutenu». Abbas n’a pas les diplômes que sa vaste connaissance du jeu inventé à Springfield (Etats-Unis) par le Canadien James Naismith laisse supposer, mais il a  peut-être plus, l’expérience de trente-deux ans de balle orange dans les veines et surtout l’obsession de la formation. Ce qui n’est pas rien.

Par EL HADJI MAMADOU DIOUF (Le SOLEIL- Mercredi 24 Septembre 2008)

ANCIENNES GLOIRES: PAPE SAMBA BA – (Ascfo) Un pur produit du maître

ANCIENNES GLOIRES: PAPE SAMBA BA – (Ascfo) Un pur produit du maître

Il fait partie de ces basketteurs que Lune Diop a pétris, avec lesquels il a formé la grande équipe de l'Asfo. Dans les années 1980, on voyait en lui un autre «Adidas». Entre l'Asfo, la sélection nationale, le Gabon et la France, c'est l'itinéraire d'un surdoué.

Ses gestes et son allure ne trompaient pas sur un terrain de basket. Pape Samba Bâ était d'un talent qui force le respect et l'admiration. Et s'il a été très vite titularisé au poste clef de meneur de jeu dans l'équipe masculine de l'Asfo, au début des années 1980, avant de devenir capitaine, ce n'était pas le fait du hasard. Pape avait des qualités énormes et surtout au plan technique.
«C'est un joueur qui évoluait un cran au-dessus de sa génération. C'est vrai, il n'était pas trop physique, mais il travaillait beaucoup avec la tête et réussissait d'assez bonnes choses.
C'était un régal de le voir diriger la manœuvre avec dextérité et ingéniosité». L'ancien coach de l'équipe nationale, Mamadou Sow, qui témoigne ainsi, n'hésite d'ailleurs pas à faire la comparaison avec Abdourahmane Ndiaye «Adidas». «Peut-être que la seule différence est qu'Abdou était plus vif et plus agressif que lui dans le jeu. Sinon, au plan technique, il n'avait pas à trop lui envier. Pape Samba Bâ pouvait faire une carrière dans le haut niveau, mais le manque de suivi dans son évolution le pénalisait. Peut-être aussi qu'il ne faisait pas du basket une fin en soi». Technicien de la Ja, Mamadou Sow a vu plusieurs fois Pape Samba Bâ se dresser sur le chemin de ses hommes. «Je mettais beaucoup de pression sur lui pour qu'il ne tourne pas à plein rendement. Mais il était clairvoyant dans le jeu et adroit dans les tirs à mi-distance», confesse-t-il. Formé par Lune Diop, Pape Samba Bâ n'a pas trahi le savoir du maître. «Nous étions à bonne école, avec un entraîneur émérite. Un meneur. Quand il s'était agi de mettre sur pied la première équipe masculine de l'Asfo en 1974, il était venu nous rassembler et nous dire : «Je veux monter mon équipe avec vous, c'est-à-dire avec des joueurs qui sont méconnus, pour essayer d'en faire de grands basketteurs demain. Il suffit d'être discipliné et d'être régulier aux entraînements. Il faut être assez réceptif également.».
Il n'a pas fallu beaucoup de temps pour voir l'Asfo en haut de la hiérarchie du basket-ball sénégalais. Après une seule année en deuxième division, elle décroche un ticket pour la première division. «En moins de cinq ans d'existence, l'Asfo a pu sortir des éléments clés pour les équipes nationales masculines et féminines. Que ce soit les Bengaly Kaba, Meissa Mbaye Fall, Nafissatou Diagne, Fatou Kiné Ndiaye, Kadia Diarisso, Marthe Ndiaye, Maguette Ndiaye et moi-même. Lune Diop veillait sur le fonctionnement et l'évolution des deux équipes masculine et féminine. Avec sa formation, chacun de nous pouvait devenir entraîneur de haut niveau. Bengaly Kaba et Fatou Kiné Ndiaye en sont des illustrations», ajoute-t-il.
En 1977 déjà, Pape Samba Bâ avait étrenné ses galons d'international, avec les universitaires, pour les Jeux de Sofia (Bulgarie). «C'était une équipe avec les Mathieu Faye, Bira Diagne, Mame Gorgui Ndiaye, Alain Diagne et tant d'autres talentueux basketteurs. J'avais 19 ans et nous avions pu revenir au pays avec une 3e place à notre actif», rappelle-t-il. C'est à la Can de 1980 au Maroc, qu'il pousse les portes de l'équipe A... mais sans jouer un seul match. «J'avais fait toute la préparation avec l'équipe, mais au moment d'arrêter la liste de 12, les entraîneurs de l'époque, «Busnel» Diagne et «Pa» Sow, m'avaient convoqué dans leur chambre pour me faire part de leur décision : «Nous allons t'amener au Maroc, mais tu ne figureras pas sur la liste des 12 joueurs. Nous savons que tu as fait une bonne préparation, mais tu es encore très jeune pour une compétition de ce genre. Nous allons te garder pour la prochaine campagne.» Son plaisir sera de voir les «Lions» ramener un autre titre continental.
Mais une déception l'attendait au tournant, quand il monte en Somalie avec les «Lions», pour la Can suivante, en 1981. «Ce sera l'une des plus mauvaises campagnes de l'équipe du Sénégal. Nous étions classés 5e sur douze pays. Cette chute de notre basket était surtout due à un problème d'organisation de la venue de nos «Senef» qu'étaient les Pape Moussa Touré, Moustapha Diop «Gaucher», Abdourahmane Ndiaye «Adidas», etc. Certains parmi eux ont eu à faire deux jours de voyage, en passant des nuits blanches dans les aéroports». Rebelotte en 1983 (12e édition). Appelé du Gabon où il s'était exilé, il se contente de la 3e place. Pape Samba Bâ était alors à Libreville depuis 1982 et évoluait sous les couleurs de l'Union sportive Mbila Zambi. Il y reste jusqu'en 1987. «Tout s'était bien passé jusqu'au moment où les Gabonais ont voulu me faire signer un contrat local. Or j'avais un régime étranger et les choses marchaient à merveille. Je jouais et j'encadrais des jeunes au lycée. D'ailleurs, si j'entends aujourd'hui les noms des entraîneurs qui sont à la tête des équipes nationales gabonaises, je ne peux que m'en réjouir. Puisque tous ont été formés par moi. Mais les choses se sont gâtées ensuite...»
Direction alors la France où il vit depuis 1988 et s'occupe toujours de la formation des jeunes et des entraîneurs départementaux de Saône et Loire où il réside. «Depuis vingt ans, je suis dans ce train-train, en France et je  m'en tire bien». Ses deux fillettes nées d'un mariage mixte, Couro (9 ans) et Ilaryia (5 ans) sont dans le basket, touchées par le virus d'un pater qui traîne avec une belle ligne ses 50 ans. Peut-être de futures «Lionnes».

 Mamadou Pascal WANE (Walf Sports Mercredi 27 Février 2008)

Khady Diop, néo-retraitée du basket : Bonnes feuilles d’un roman à succès

MEMOIRE Khady Diop, néo-retraitée du basket : Bonnes feuilles d’un roman à succès
Sa sortie princière, sous les yeux d’un Marius Ndiaye ému, a épousé la gloire de sa magnifique histoire sous le panier. Après 22 ans de carrière, Khady Diop (35 ans), ancien capitaine des Lionnes, a lâché ses baskets mercredi nuit dans la joyeuse cohue d’un sacre. De l’énième titre de champion de Sénégal de la Jeanne d’Arc de Dakar. Sa Jeanne d’arc. Avant de fermer pour l’éternité le plus beau chapitre de sa vie, la toute fraîche retraitée s’est arrêtée une dernière fois à l’invitation du Quotidien pour feuilleter les bonnes feuilles de son roman à succès. De sa carrière.
SES DEBUTS
«J’ai débuté avec l’Ascfo à 8 ans sous les conseils des sœurs Rama et Adama Diakhaté. J’ai fait les minimes à l’Ascfo, puis on m’a surclassée en seniors à 15 ans. Mais, cela avait créé des problèmes car le médecin de l’équipe à l’époque, Lamine Thiam, n’était pas d’accord parce que j’étais très jeune. Finalement tout est rentré dans l’ordre. Je suis restée avec l’Ascfo jusqu’en 1990, je suis allée au Sibac (91) et je suis restée là-bas durant une saison, puis je suis revenue encore à l’Asfo avant de rejoindre la Jeanne d’Arc (JA) en 1995. En fait, je suis venue à la JA parce qu’à l’Asfo, on n’avait plus de joueuses et puisque je voulais une belle carrière. Il fallait que je change de club. J’en ai discuté avec le regretté Ibou Diagne (ex-président de l’Asfo et de la Fsbb), c’était un peu difficile au début, mais après il m’a laissée partir. J’ai vécu de belles choses à la JA, j’ai eu les deux couronnements (1999 et 2000) comme «Reine de la saison». Mais je dois dire que ma famille c’est l’Asfo où j’ai été sacrée «Reine de la saison» pour la première fois. Parce que Ibou Diagne était comme notre père. Et si je travaille actuellement (au secrétariat de la faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta diop de Dakar), c’est grâce à lui. Il a payé mes études, donc je ne peux pas oublier l’Asfo.»
SON VECU EN EQUIPE NATIONALE
«Avec l’Equipe nationale, j’ai vécu des moments forts, très forts. Inoubliables ! Quand on remportait les championnats d’Afrique, on était très heureuse. Ces succès, je ne les oublierai jamais. J’ai passé de bons moments en sélection. On était une famille. On restait plus de deux mois ensemble et on a toujours eu de bonnes relations avec les anciennes. Mais, comme dans toute vie, il y a aussi de mauvais passages. Et c’est difficile d’être poussée dehors sans la manière alors qu’on a tout donné sous ce maillot. Car je crois qu’il n’est pas bon que les «anciennes» prennent leur retraite en même temps, cela laisse des séquelles. Il faudrait qu’il ait des «anciennes» en Equipe nationale parce que les jeunes ne sont pas très expérimentées. Les «anciennes» doivent apporter leur expertise. Car, elles sont plus matures dans le jeu. Je sais que le milieu du sport est difficile et en Equipe nationale les gens te poussent à la porte. On a dit à Amy Kane, Mborika Fall, Mame Maty qu’elles étaient vieilles et elles ont quitté, mais je pense que c’est au-delà de trente ans qu’on a plus de maturité dans le jeu. Certes, on n’a plus les jambes de vingt ans, mais on peut aider les jeunes en leur parlant et en leur rectifiant. Cela dit, je ne vais rien dire sur mon absence de la présélection pour le prochain Mondial au Brésil, parce que c’est un choix. Si l’entraîneur (Magatte Diop) fait sa liste et ne met pas certaines joueuses, il a ses raisons. Je n’aime trop en discuter ! Je souhaite bonne chance à l’Equipe nationale.»

SES BONS SOUVENIRS
«Les Jeux Olympiques de Sydney (2000) m’ont beaucoup marquée. C’est une chose que je ne peux pas expliquer. C’est plus du ressenti qu’autre chose. Là-bas, on a eu à rencontrer de grands basketteurs américains, les stars de la Nba. On habitait ensemble d’ailleurs, on a pris plein de photos avec ces gens. On se voyait souvent dans les stades, on discutait même si on ne comprenait pas trop l’Anglais. J’ai fait la connaissance d’un basketteur américain… (Elle cherche en vain) J’ai oublié son nom. Cela m’a beaucoup touchée, je partageais ma chambre avec Mariama (dite Yama) Lo qui l’a appelé et il est passé dans notre chambre. C’était génial.»
SES FRUSTRATIONS
«A part mes blessures, ce qui m’a le plus fait mal c’est quand le Zaïre (Rdc) nous a battu avec 20 points d’écart en finale de championnat d’Afrique à Johannesburg (Afrique du Sud) en 1996. Ou encore quand on jouait contre des sélections d’autres pays qui promettaient à leurs joueuses des maisons, des voitures ou beaucoup d’argent, au moment où on nous disait que si vous gagnez le championnat d’Afrique, vous avez «juste» 1 million F Cfa. C’était frustrant. Dans ces cas, quelquefois tu as envie de les laisser gagner, mais, au fond de toi, tu te dis que tu défends ton pays, que tu portes le maillot national. Quelquefois, les conditions de préparation étaient quasiment intenables.
Heureusement, notre génération avait la chance d’avoir une belle équipe, ce qui faisait qu’on avait de bons résultats et l’on oubliait souvent les conditions de préparation. On disposait souvent d’une très belle équipe et l’effet des victoires faisait que les mauvaises conditions de préparation ne se ressentaient plus. Car si tu joues et gagnes, tout le monde pense que les conditions sont bonnes. Mais ce ne fut pas toujours le cas. D’ailleurs, on s’est battu pour faire passer les perdiem de 4 000 à 10 000 F Cfa et j’espère que la jeune génération va avoir plus, 100 000 ou 50 000. C’est pourquoi je demande au ministre des Sports et au chef de l’Etat d’avoir plus de considération pour les basketteurs en les aidant davantage car le basket fait plus de bons résultats que les autres sports collectifs du pays.»
SES GRANDES RENCONTRES
«Hormis Ibou Diagne évoqué plus haut, il y a Abass, un entraîneur qui m’a beaucoup marquée. Il m’a formée à l’Asfo, mais actuellement il est à la JA. Il nous a tous formés, Adama Diakhaté, Yama Lô, Astou Ndiaye et moi. Je ne peux pas l’oublier. Il a continué de corriger mon jeu jusqu’à la fin de ma carrière. Même lors de mon dernier entraînement à Saint-Michel, il m‘a rectifiée. Il y a pas mal d’entraîneurs comme Ousseynou Ndiaga Diop, Cheikh Fall et Fatou Kiné Ndiaye qui m’ont marquée aussi. Fatou Kiné, je l’admire beaucoup. J’ai joué avec elle à l’Ascfo et c’est une personne que je respecte énormément. Quand j’ai eu ma blessure, elle est venue me voir chez moi. Après mon dernier match, aussi, elle m’a appelée pour me féliciter. J’espère qu’elle va réintégrer le staff de l’Equipe nationale.»
LE SECRET DE SA LONGEVITE
«Le secret de mes 22 ans de carrière, c’est la récupération. Je n’avais ni de Tabaski, ni d’autres fêtes. Ce que j’ai toujours fait, c’est m’entraîner et récupérer. Donc, je demande aux jeunes de ne pas trop s’amuser et de bien récupérer. Et ce sont des conseils qui m’ont été donnés par d’anciens basketteurs. Seule la récupération fait la longévité d’un sportif. Tu n’as de vie privée qu’à la fin de la saison. C’est pourquoi à la fin du championnat, on est heureuse de rester avec les siens. Là, tu peux sortir, changer d’air mais quand on est en plein championnat, on ne peut pas le faire. Pendant la saison, on travaille aux entraînements, on se repose et on joue le week-end venu. C’était mon secret, c’est le secret de toute grande carrière.
D’ailleurs, je n’ai pas eu trop de vie de famille. C’est très difficile d’en avoir quand on est sportif de haut niveau et surtout quand on travaille. On passe tout son temps entre les entraînements et la récupération. Le matin, j’étais au boulot jusqu’à 18h, ensuite je partais aux entraînements pour rentrer à 21h. Là, je ne pense qu’à dormir. Et si l’Equipe nationale est en groupement, on peut rester deux ans sans réellement voir sa famille. Pendant sept ans, j’ai vécu ainsi. C’est ce qui explique que j’ai souvent dit que j’allais me marier quand j’arrêterais le basket. C’était très difficile pour moi d’allier les deux vies de sportive de haut niveau et d’épouse.»
SA CARRIERE A L’ETRANGER
«Les circonstances m’ont empêchée de faire une plus grande carrière à l’Etranger. Pour rappel, j’ai joué une année au Liban, mais je suis très vite revenue, car je n’avais que deux années de disponibilité au niveau de mon service. Pourtant, j’ai eu pas mal de contacts en France tout au long de ma carrière, mais il y a toujours eu un petit problème au dernier moment. Soit j’ai un problème de visa, soit il y avait un dirigeant de la JA qui me disait : «Si tu pars, l’équipe va sombrer.» N’empêche, jusqu’à présent j’ai des contacts à Paris. Tout à l’heure, (15h, hier) j’ai eu un coup de fil de Paris, ils disent que c’est très tôt pour que j’arrête ma carrière. Ils doivent me rappeler pour que je voie si je suis dans les dispositions de venir. Pourquoi pas ? Ici les gens ont tendance à te dire que tu es vieille dès que tu atteins la trentaine. Ailleurs, on joue jusqu’à 40 ans. Et lors des championnats d’Afrique, ce sont ces «vieilles» qui sont généralement les meilleures joueuses de leur équipe et du tournoi.»
SA RETRAITE
«C’est une bonne chose de finir ma carrière sur un titre de champion du Sénégal. J’ai fait 22 ans de carrière et c’est une bonne chose de terminer par le titre de championnat. C’est un privilège, un honneur. Je remercie mes parents, mes supporters. Vous savez, ce que j’ai fait au basket, il y a beaucoup qui auraient aimé le réussir. J’ai été trois fois reine du basket, une performance jusque-là inégalée au Sénégal, j’ai été 4 fois championne d’Afrique. J’ai participé à trois championnat du Monde, à une édition de Jeux Olympiques et à pas mal de Jeux africains ou de la Francophonie. C’est une belle carrière, bien remplie.
(Ambiguë) Je pense que je vais encore rester dans l’équipe pour aider les jeunes. Donc si la JA a encore besoin de moi pour les championnats d’Afrique des clubs, je vais rester. Si la JA est prête pour le championnat d’Afrique, je vais continuer. J’espère aider la JA. Je ne sais pas de quelle manière mais je vais les encadrer et je resterai dans l’équipe. D’ailleurs, je souhaite faire le premier degré pour être entraîneur.»
SOURCES: Boly Bah – Le Quotidien - Samedi 5 Août 2006